Da dove viene l’espressione “L'uomo contemporaneo ascolta più volentieri i testimoni che i maestri” (di A.L.)

- Scritto da Redazione de Gliscritti: 23 /07 /2009 - 22:56 pm | Permalink | Homepage
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«L'uomo contemporaneo ascolta più volentieri i testimoni che i maestri, o se ascolta i maestri lo fa perché sono dei testimoni».

Questo famoso passaggio dell’Esortazione apostolica di Paolo VI Evangelii nuntiandi, n. 41, è, in realtà, una citazione con cui il papa Paolo VI rimandava ad un suo precedente discorso tenuto durante l’Udienza al Pontificio Consiglio per i laici del 2 ottobre 1974, pubblicato in AAS LXVI (1974), p. 567-570 e disponibile on-line sul sito della Santa Sede (il testo è nell’originale francese).

Merita rileggere il discorso e meditarlo nella sua interezza (abbiamo omesso solo le parole iniziali di ambientazione, ponendole in nota al testo [1]):

...il Nous a paru très opportun de Nous entretenir avec vous de deux aspects fondamentaux de l’apostolat des laïcs, qui s’estompent plus ou moins dans l’esprit des chrétiens de ce temps: l’importance du témoignage personnel et l’unité des divers témoins de l’Evangile entre eux et avec leurs Evêques.

L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins. Il éprouve en effet une répulsion instinctive pour tout ce qui peut apparaître mystification, façade, compromis. Dans un tel contexte, on comprend l’importance d’une vie qui résonne vraiment de l’Evangile!

On pourrait ramener à quatre les motifs de cet attrait du monde actuel pour le vrai témoin du Christ.

L’homme moderne, engagé dans la conquête et l’utilisation de la matière, éprouve une faim d’autre chose, une solitude étrange. Le chrétien tout donné à Jésus-Christ connaît un autre mystère plus insondable que la matière: le mystère de Dieu qui invite l’homme à un partage de vie dans une communion sans fin avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Mystère de transcendance et de proximité! En vérité, l’homme du vingtième siècle aspire à cette plénitude de dialogue personnel que lui refuse la matière. II faut aujourd’hui plus que jamais des témoins de l’invisible.

Les hommes de ce temps sont des êtres fragiles qui connaissent facilement l’insécurité, la peur, l’angoisse. Combien se demandent s’ils sont acceptés par leur entourage. Nos frères humains ont besoin de rencontrer d’autres frères qui rayonnent la sérénité, la joie, l’espérance, la charité, malgré les épreuves et les contradictions qui les atteignent eux aussi. Etre le témoin de la Force de Dieu opérant dans l’étonnante et renaissante fragilité humaine, ce n’est pas aliéner l’homme, mais lui proposer des chemins de liberté.

Les générations montantes sont spécialement assoiffées de sincérité, de vérité, d’authenticité. Elles ont horreur du pharisaïsme sous toutes ses formes. Dès lors on conçoit qu’elles s’attachent au témoignage d’existences pleinement engagées au service du Christ. Elles courent le monde pour trouver des disciples de l’Evangile, transparents à Dieu et aux hommes, demeurés jeunes de la jeunesse de la grâce divine. Les jeunes générations voudraient rencontrer advantage de témoins de l’Absolu. Le monde attend le passage des saints.

L’homme moderne se pose aussi, et souvent douloureusement, le problème du sens de l’existence humaine. Pourquoi la liberté, le travail, la souffrance, la mort, la présence des autres? Or voici que dans les ténèbres celui qui essaye de vivre l’Evangile apparaît comme celui qui a trouvé un sens, un achèvement à sa vie, bien loin des systèmes anthropocentriques et oppressants.

Ce témoignage personnel doit être celui de tout baptisé, de tout confirmé, laïc, religieux ou prêtre. Mais les laïcs sont invités à le vivre de façon particulière, au sein même du monde, en œuvrant selon leur foi dans les affaires temporelles de leurs familles, de leur cité, du monde international, pour bâtir avec tous les hommes, croyants ou incroyants, un monde plus digne de fils de Dieu. C’est en travaillant avec les autres qu’ils découvrent souvent toutes les dimensions de l’apostolat. Ils se garderont d’oublier qu’ils sont aussi appelés à favoriser chez leurs frères la rencontre directe de Jésus-Christ. Leur témoignage n’est pas un témoignage muet.

Nous savons bien d’ailleurs tout ce que les laïcs ont fait pour l’Eglise du Christ dans les siècles passés et depuis les vigoureux appels des Papes en faveur de l’Action catholique. Cependant, malgré l’apparition et le développement de nouvelles formes d’apostolat et l’usage de techniques de plus en plus précises, le témoignage de l’Evangile ne s’impose pas au regard contemporain avec l’éclat suffisant.

Or l’Eglise rendrait stérile l’Evangile et se rendrait ellemême stérile si elle proclamait seulement un idéal abstrait, si bien présenté fût-il, sans que les laïcs ne concrétisent cet idéal, comme un levain enfoui dans la pâte. Nous espérons que nos convictions sur ce point fondamental du témoignage personnel trouveront beaucoup d’écho en vos cœurs.

Mais c’est devenu une nécessité, et c’est une chance de notre temps, de rechercher aussi un témoignage collectif des chrétiens, adapté à l’âge, au voisinage, aux milieux sociaux, aux milieux professionnels, bref aux multiples réalités de la vie. De là sont nés de nombreux mouvements qui soutiennent l’apostolat de leurs membres, grâce à des échanges, à une révision de vie commune, à des objectifs mûris et réalisés ensemble.

Bien plus, ces mouvements ont pris, plus récemment, la note universelle qui sied à l’Eglise catholique et répond aux besoins d’un monde de plus en plus unifié: ils sont devenus internationaux. Notre Conseil des Laïcs est précisément à l’écoute de toute cette vitalité personnelle et communautaire.

Dans cet immense corps du Christ qu’est l’Eglise, les dons et les besoins sont très variés, très diverses les tendances de l’apostolat. Il doit cependant y avoir une unité dans l’inspiration et une convergence dans le but. C’est non seulement une nécessité pour l’efficience de l’apostolat; c’est un critère de son authenticité: le Christ a prié pour que ses disciples soient un.

Tous ces mouvements doivent donc témoigner d’une volonté sans équivoque de se rencontrer, de coopérer ensemble sur les objectifs fondamentaux, de prier ensemble, de célébrer ensemble l’eucharistie, de faire leurs les orientations majeures de l’Eglise, dans cette période de mise en œuvre du Concile Vatican II. Au niveau du Saint-Siège, qui est celui de l’Eglise universelle, le Conseil des Laïcs constitue un lieu privilégié de cette confrontation et de cette collaboration. Et l’Année Sainte doit être une heure providentielle pour effectuer, à tous les échelons, ce rapprochement nécessaire et vivre cette communion.

L’apostolat des baptisés aura cette authenticité et cette unité s’il est accompli en communion avec les Pasteurs responsables du Peuple de Dieu, quelle que soit la diversité des opinions concernant le mode de coopération avec la hiérarchie. Le mot célèbre de Saint Ignace d’Antioche, au sujet de la célébration de l’Eucharistie, Nous revient en mémoire: «Rien en dehors de l’Evêque». Nous l’appliquons sans hésitation à l’apostolat des laïcs.

Nous savons comment nos Frères dans l’épiscopat essayent de vivre l’autorité qui leur a été confiée: dans un souci de servir! Nous savons aussi combine sont nombreux les laïcs chrétiens qui donnent à leurs Evêques des témoignages exemplaires de confiance, de loyauté, de soutien, de coopération. En ce moment même, plus de deux cent Evêques sont réunis pour le quatrième Synode de notre Pontificat.

S’ils étaient ici même, il Nous semble qu’ils vous diraient, en toute sincérité, en reprenant le mot de Saint Augustin: «Frères, avec vous je suis chrétien, pour vous je suis évêque».
Chers Fils, cet entretien vous dit assez la confiance que Nous mettons en vous. Nous invitons toute l’assemblée à implorer du Seigneur les apôtres dont L’Eglise et le monde d’aujourd’hui ont besoin. Avec notre Bénédiction Apostolique.


N.d.R. Si noti che l'espressione "Le monde attend le passage des saints" è divenuta il testo di uno dei canti della comunità di Taizé.

(1)
AUDIENCE GÉNÉRALE DE PAUL VI
Mercredi, 2 octobre 1974

Chers Fils,
Chaque audience du mercredi est pour Nous une joie toujours nouvelle, un réconfort toujours apprécié. Aujourd’hui, la présence des membres et consulteurs du Conseil des Laïcs nous invite à donner à cette rencontre un ton et un langage particuliers: c’est en quelque sorte à l’ensemble des laïcs dans l’Eglise que Nous nous adressons. Vous êtes bien ce Peuple de Dieu que l’Apôtre Jean voyait monter vers la Jérusalem céleste, de toute race, de toute nation, de toute langue Nous vous saluons tous et chacun avec la même affection. Nous nous devons de féliciter spécialement les Membres du Conseil des Laïcs qui ont choisi, cette année, d’être accueillis en même temps que les participants à l’audience générale.
Il y a là un signe exemplaire de leur volonté de proximité et de service de tous les baptisés. Est-il besoin de rappeler à toute l’assistance de ce matin que le Conseil des Laïcs est l’organisme institué par Nous, le 6 janvier 1967, afin de promouvoir et de coordonner l’apostolat des laïcs dans l’Eglise universelle, avec le souci d’écouter la voix des autres laïcs et la voix des Pasteurs de l’Eglise? Dans ce contexte, et sans nous éloigner des travaux du Synode qui vient de s’ouvrir...